Durant les quatre prochaines années, la situation économique de
l'Algérie ne va pas fondamentalement s'améliorer. C’est paradoxalement
le principal enseignement des chiffres macro-économiques en l’apparence
positifs, contenus dans le dernier rapport de la Banque mondiale,
dévoilé lundi 14 février par l’agence APS.
Certes, selon le rapport, le PIB (Produit intérieur brut) algérien
passera de 168,8 milliards de dollars en 2011 à 196,2 milliards en 2014,
soit une hausse de 16,23% sur quatre ans. Mais dans le même temps, le
prix du baril de pétrole algérien passera de 78,8 dollars à 86 dollars,
soit une hausse de 9,13%, selon la Banque mondiale. La part du prix du
baril dans cette hausse du PIB attendu est dominante. Elle montre que
l’économie algérienne restera dépendante des fluctuations des marchés
pétroliers internationaux. Car rien ne garantit qu’un événement
exceptionnel ne fasse pas passer les prix sous les 78,8 dollars d’ici à
quatre ans.
L’autre indicateur inquiétant concerne les IDE (investissements direct
étrangers). Ils seront de 1 milliard de dollars en 2011 et 2012, puis
attendront 1,1 milliard respectivement en 2013 et 2014. Comprendre : non
seulement l’Algérie ne va pas attirer de nombreux investisseurs
étrangers mais les investissements étrangers vont demeurer une source de
pertes de devises pour l’Etat algérien. Les investisseurs déjà présents
vont en effet continuer d'exporter leurs dividendes vers à l’étranger
(quelques milliards de dollars par an). En contrepartie, à cause de la
loi de finances complémentaire 2009, les nouveaux investissements
resteront à un niveau faible (un milliard de dollars). Au lieu de
rapporter de l’argent dans les caisses de l’Etat, les investissements
étrangers vont se transformer dans les prochaines années en source de
pertes pour l’Algérie.
A cela s’ajoute une hausse des stocks des IDE (la valeur des
investissements) qui va augmenter, représentant une richesse
supplémentaire pour les entreprises déjà implantées. Ces chiffres
montrent clairement que les mesures économiques du gouvernement Ouyahia
favorisent les investisseurs étrangers déjà présents en Algérie au
détriment de nouveaux investissements.
Dans le même temps, l’investissement privé local a de faibles chances de
se développer et de créer des richesses tant que le secteur bancaire
n’est pas réformé et les pressions politiques et fiscales sur les
entreprises les plus en vue ne reculeront pas. Actuellement, le système
bancaire favorise tous catégories d’investisseurs locaux : ceux ayant
des appuis politiques solides et ceux qui possèdent déjà d’importantes
fortunes et donc capables de fournir des garanties. Une machine à
fabriquer des inégalités.
Le troisième indicateur qui suscite l’inquiétude concerne la croissance.
Elle passera de 3,7% en 2011 à 3,4% en 2014 (en hors hydrocarbures : de
5,3% à 5%). En clair, en 2014, l’Algérie produira moins de richesses
supplémentaires en 2014 qu’en 2011. Or, en 2014, l’Algérie sera à
seulement six à dix ans de la fin de ses exportations de pétrole, selon
les projections de spécialistes basées sur les réserves actuelles du
pays.
Enfin, le PIB par habitant ne va pas progressé fortement : il passera de
4.798 dollars en 2011 à 5.388 dollars en 2014, soit une hausse de 12%.
Le PIB par habitant est un des principaux indicateurs du niveau de
développement d’un pays. Un pays est considéré comme développé à partir
d'un PIB par habitant de 20.000 dollars. En 2014, l’Algérie restera un
pays sous-développé et les Algériens toujours pauvres. La perspective
d’une vie meilleure, régulièrement promise par le gouvernent, n’est pas
pour demain.
Rappel des principales données publiées par la Banque mondiale :
PIB (MDS de dollars) : 168,8 (en 2011) 178,4 (en 2012) 187,6 (en 2013) 196,2 en 2014
Taux de croissance : 3,7 % (2011) 3,6 % (2012) 3,5 % (2013) 3,4 % (2014)
Taux de croissance hors hydrocarbures : 5,3 % (2011) 5,3 % (2012) 5,2 % (2013) 5 % (2014)
PIB/habitant : 4798 (2011) 4987 (2012) 5179 (2013) 5388 (2014) (Dollars)
Balance commerciale : 13,5 (2011) 13,7 (2012) 13,3 (2013) 12,5 (2014) (Milliards de dollars)
IDE: 1 (en 2011 et en 2012) 1,1 (en 2013 et 2014) (Milliard de dollars)
Réserves de change : 171,4 (2011) 188,3 (2012) 206,9 (2013) 226,4 (2014) (Milliards de dollars)
Dette publique extérieure : 3,7 (2011) 3,4 (2012) 3,2 (2013) 2,9 (2014) (Milliards de dollars)
Dette pub.ext/PIB : 2,2 % (2011) 1,9 % (2012) 1,7 % (2013) 1,5 % (2014)
Prix du pétrole algérien : 78,8 (2011) 82,3 (2012) 84,4 (2013) 86 (2014)
Inflation : 5 % (2011) 4,3% (2012) 4% (2013) 3,7 % (2014).
l'Algérie ne va pas fondamentalement s'améliorer. C’est paradoxalement
le principal enseignement des chiffres macro-économiques en l’apparence
positifs, contenus dans le dernier rapport de la Banque mondiale,
dévoilé lundi 14 février par l’agence APS.
Certes, selon le rapport, le PIB (Produit intérieur brut) algérien
passera de 168,8 milliards de dollars en 2011 à 196,2 milliards en 2014,
soit une hausse de 16,23% sur quatre ans. Mais dans le même temps, le
prix du baril de pétrole algérien passera de 78,8 dollars à 86 dollars,
soit une hausse de 9,13%, selon la Banque mondiale. La part du prix du
baril dans cette hausse du PIB attendu est dominante. Elle montre que
l’économie algérienne restera dépendante des fluctuations des marchés
pétroliers internationaux. Car rien ne garantit qu’un événement
exceptionnel ne fasse pas passer les prix sous les 78,8 dollars d’ici à
quatre ans.
L’autre indicateur inquiétant concerne les IDE (investissements direct
étrangers). Ils seront de 1 milliard de dollars en 2011 et 2012, puis
attendront 1,1 milliard respectivement en 2013 et 2014. Comprendre : non
seulement l’Algérie ne va pas attirer de nombreux investisseurs
étrangers mais les investissements étrangers vont demeurer une source de
pertes de devises pour l’Etat algérien. Les investisseurs déjà présents
vont en effet continuer d'exporter leurs dividendes vers à l’étranger
(quelques milliards de dollars par an). En contrepartie, à cause de la
loi de finances complémentaire 2009, les nouveaux investissements
resteront à un niveau faible (un milliard de dollars). Au lieu de
rapporter de l’argent dans les caisses de l’Etat, les investissements
étrangers vont se transformer dans les prochaines années en source de
pertes pour l’Algérie.
A cela s’ajoute une hausse des stocks des IDE (la valeur des
investissements) qui va augmenter, représentant une richesse
supplémentaire pour les entreprises déjà implantées. Ces chiffres
montrent clairement que les mesures économiques du gouvernement Ouyahia
favorisent les investisseurs étrangers déjà présents en Algérie au
détriment de nouveaux investissements.
Dans le même temps, l’investissement privé local a de faibles chances de
se développer et de créer des richesses tant que le secteur bancaire
n’est pas réformé et les pressions politiques et fiscales sur les
entreprises les plus en vue ne reculeront pas. Actuellement, le système
bancaire favorise tous catégories d’investisseurs locaux : ceux ayant
des appuis politiques solides et ceux qui possèdent déjà d’importantes
fortunes et donc capables de fournir des garanties. Une machine à
fabriquer des inégalités.
Le troisième indicateur qui suscite l’inquiétude concerne la croissance.
Elle passera de 3,7% en 2011 à 3,4% en 2014 (en hors hydrocarbures : de
5,3% à 5%). En clair, en 2014, l’Algérie produira moins de richesses
supplémentaires en 2014 qu’en 2011. Or, en 2014, l’Algérie sera à
seulement six à dix ans de la fin de ses exportations de pétrole, selon
les projections de spécialistes basées sur les réserves actuelles du
pays.
Enfin, le PIB par habitant ne va pas progressé fortement : il passera de
4.798 dollars en 2011 à 5.388 dollars en 2014, soit une hausse de 12%.
Le PIB par habitant est un des principaux indicateurs du niveau de
développement d’un pays. Un pays est considéré comme développé à partir
d'un PIB par habitant de 20.000 dollars. En 2014, l’Algérie restera un
pays sous-développé et les Algériens toujours pauvres. La perspective
d’une vie meilleure, régulièrement promise par le gouvernent, n’est pas
pour demain.
Rappel des principales données publiées par la Banque mondiale :
PIB (MDS de dollars) : 168,8 (en 2011) 178,4 (en 2012) 187,6 (en 2013) 196,2 en 2014
Taux de croissance : 3,7 % (2011) 3,6 % (2012) 3,5 % (2013) 3,4 % (2014)
Taux de croissance hors hydrocarbures : 5,3 % (2011) 5,3 % (2012) 5,2 % (2013) 5 % (2014)
PIB/habitant : 4798 (2011) 4987 (2012) 5179 (2013) 5388 (2014) (Dollars)
Balance commerciale : 13,5 (2011) 13,7 (2012) 13,3 (2013) 12,5 (2014) (Milliards de dollars)
IDE: 1 (en 2011 et en 2012) 1,1 (en 2013 et 2014) (Milliard de dollars)
Réserves de change : 171,4 (2011) 188,3 (2012) 206,9 (2013) 226,4 (2014) (Milliards de dollars)
Dette publique extérieure : 3,7 (2011) 3,4 (2012) 3,2 (2013) 2,9 (2014) (Milliards de dollars)
Dette pub.ext/PIB : 2,2 % (2011) 1,9 % (2012) 1,7 % (2013) 1,5 % (2014)
Prix du pétrole algérien : 78,8 (2011) 82,3 (2012) 84,4 (2013) 86 (2014)
Inflation : 5 % (2011) 4,3% (2012) 4% (2013) 3,7 % (2014).
Mer 19 Juin - 14:33 par Dago
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